Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui a annoncé, à Alger, que son département œuvrait à la création et la composition d’une commission nationale pour la prise en charge des cancéreux nécessitant une immunothérapie ou une thérapie ciblée.
Supervisant, jeudi, l’ouverture du 11e séminaire de la Société algérienne de formation et de recherche en oncologie (SAFRO), le ministre a expliqué que cette commission se chargera de la « définition des priorités dans le cadre d’une stratégie nationale étudiée et équilibrée prenant en considération deux principes fondamentaux, à savoir la maitrise et la rationalisation des dépenses ainsi que l’efficacité du traitement ».
Rappelant la situation épidémique du cancer en Algérie qui atteindra 48.000 nouveaux cas en 2020 contre 41.870 nouveaux cas en 2015, M. Miraoui a fait état des principaux types de cancers répandus en Algérie, en tête desquels le cancer du colon, des poumons, de la prostate, de la vessie et de l’estomac qui constitue un taux de 62% chez les hommes, outre le cancer du sein, du colorectal, et de l’utérus dont le taux d’atteinte chez les femmes est de 68.2%.
Face à cette situation et en vue d’assurer la protection des citoyens de cette maladie, le ministre a affirmé que l’Etat avait décidé de classer la question de la lutte contre le cancer en tant que « priorité nationale » en lui consacrant un programme spécial.
Dans ce cadre, les pouvoirs publics ont procédé au renforcement de la prévention et la lutte contre les facteurs d’atteinte par le développement du diagnostic, l’amélioration du traitement dans un cadre pluridisciplinaire, la bonne orientation et l’accompagnement des malades, le suivi de leur prise en charge, le renforcement de la recherche en oncologie, outre la maitrise de l’exploitation des ressources disponibles et la rationalisation de leur utilisation, a rappelé le ministre.
Pour ce qui est de la prévention, l’accent a été mis sur la lutte contre le tabagisme et toutes formes de toxicomanie, la pratique du sport et ce en s’appuyant notamment sur deux éléments, la sensibilisation et la formation.
Quant à l’amélioration du diagnostic, ajoute le ministre, il a été recommandé l’ouverture de plusieurs laboratoires, services et unités en anatomie interne, en sus du développement des services d’imagerie médicale et de la médecine nucléaire.
S’agissant de l’amélioration du traitement, plusieurs services et unités spécialisées en chimiothérapie (41 unités) et 77 structures hospitalières pour le traitement du cancer sur le territoire national, ainsi que des centres de lutte contre le cancer et des services de radiologie.
Dans ce sillage, le ministre a rappelé l’acquisition de 33 accélérateurs dans le secteur public et 10 autres pour les établissements privés.
Au volet de la formation et l’adoption de protocoles, le ministère a élaboré un guide thérapeutique relatif aux cancer des poumons, de prostate, du sein, colorectal et de l’utérus et formé les médecins généralistes, spécialistes, physiciens, pharmaciens et praticiens paramédicaux, a-t-il
poursuivi.
Miraoui a fait état, par ailleurs, du renforcement du système d’information qui a pour objectif le développement de la surveillance et d’établissement de trois registres de cancer dans les trois wilayas pôles à savoir Oran, Alger et Sétif.
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