L’Association nationale des pharmaciens algériens (ANPHA) a organisé, du 20 au 21 septembre 2025, la première édition du Sommet pharmaceutique sur la santé mentale. L’événement a réuni des psychiatres, pharmaciens hospitaliers et pharmaciens d’officine autour d’un objectif commun : renforcer la complémentarité entre les acteurs de santé et améliorer la prise en charge des patients souffrant de troubles psychiques.
Le constat alarmant du professeur Nejjari
Le professeur Mohamed Nejjari, chef de service à l’hôpital spécialisé Driid Hussein, a souligné que le retard d’accès aux soins psychiatriques reste l’un des principaux obstacles en Algérie. « La roqya fait perdre aux patients des années cruciales de traitement », a-t-il affirmé.
Il a rappelé que les médicaments modernes, notamment les antipsychotiques, permettent aux malades de mener une vie normale : étudier, travailler et s’intégrer socialement.
Un plan national à actualiser
Le professeur Abdelkrim Massoudi, de l’hôpital spécialisé de Chéraga, a appelé à mettre à jour le Plan national de santé mentale, conçu il y a plusieurs années. Selon lui, ce plan doit s’adapter aux évolutions récentes et inclure de manière systématique le pharmacien dans l’équipe pluridisciplinaire.
L’alerte de l’OMS sur la hausse du suicide
La docteure Houria Khelifi, représentante de l’OMS en Algérie, a mis en garde contre la progression continue des maladies mentales et a insisté sur la hausse inquiétante du suicide dans le pays. Elle a plaidé pour l’élargissement du cercle des intervenants afin de renforcer la prévention et le suivi.
Changer le regard sur le malade mental
Le professeur Mohamed Tejjari a rappelé la nécessité de lutter contre les stigmatisations sociales :
« Le malade mental n’est pas un danger, c’est un patient comme les autres ». Il a insisté sur le respect et la dignité dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiatriques.
Le rôle central du pharmacien confirmé
Pour le président de l’ANPHA, Mouadh Tabaïnat, la contribution du pharmacien est désormais centrale dans le dispositif national. Il a rappelé que l’OMS recommande l’implication active du pharmacien dans le suivi thérapeutique des patients psychiatriques.
Vers des recommandations pratiques
Ce premier sommet a permis d’aboutir à des recommandations concrètes visant à renforcer la collaboration entre psychiatres, pharmaciens hospitaliers et pharmaciens d’officine. L’objectif : assurer une prise en charge plus efficace et offrir de meilleures perspectives aux patients atteints de troubles psychiques en Algérie.
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