Les évolutions technologiques sont le thème du 4e congrès de biologie praticienne de l’ Association des laboratoires d’analyses médicales (ALAM) et la 8e journée de la fédération internationale francophone pour promouvoir une prestation de qualité .
C’est le premier conclave des biologistes praticiens organisé en Algérie , après la pandémie du Covid-19, qui a entrainé, selon François Blanchecotte président du syndicat national des biologistes français, « des accélérations scientifiques et techniques pour répondre à une urgence qui était de prendre en charge les populations le plus rapidement possible. Le biologiste médical a dû revoir en quelques semaines, les techniques qu’il mettait au service des patients, en particulier les tests : il a dû intégrer la technique PCR, peu développée dans les laboratoires jusqu’à la pandémie. Ce saut technologique nous a fait adopter cette méthode pour nombre d’examens de biologie médicale et ce dans tous les domaines de diagnostic ».
« 70% des diagnostics se basent sur les analyses médicaux »
Avec le changement de méthodes de travail, la biologie clinicienne devra passer vite, selon lui ,du curatif au préventif. « Pour faire des diagnostics plus précoces, nous devons intégrer des données cliniques, physiques et de traitements mis en œuvre pour utiliser des algorithmes, qui permettront d’orienter le médecin beaucoup plus rapidement vers la cause de la maladie. De plus, en fonction du suivi des malades-environnement, alimentation, comportement et observance du traitement- , nous devons mettre en œuvre des examens de manière préventive pour la détection des pathologies. Nous pourrons également, grâce aux tests biologiste compagnons, monter qu’un traitement est efficace » explique-t-il. ». Ce qui confère aux biologistes le statut de partenaires incontournables des équipes médicales dont la majorité des décisions diagnostiques et thérapeutiques se base sur les résultats de la biologie médicale. « 70% des diagnostics se basent sur les analyses médicaux » précise docteur Abdelrrahim Chachou président de l’Association des laboratoires d’analyses médicales (ALAM)
« Nous souffrons en Algérie »
D’où l’importance du respect des règles d’éthique de cette spécialité pour en finir avec « l’envahissement par des intervenants étrangers à la profession qui tentent de démédicaliser notre spécialité et portent préjudice aux patients» plaide le président de l’ALAM. Et d’enchainer « Nous souffrons en Algérie de l’absence d’une réglementation régissant la profession, qui ne doit être exercée que par des pharmaciens et des médecins spécialisés en biologie médicale . Malheureusement cette profession a été envahie par des intrus de différentes spécialistes qui ont obtenu des autorisations des autorités ou bien exercent en noir. On a fait beaucoup de démarche auprès des autorités et ne personne ne veut ouvrir ce dossier » tance –t-il .
Comment agir alors ?
Farid Faddoum chef de service néphrologie au CHU Mustapha Bacha et modérateur de la séance consacrée à « l’éthique en biologie », pense que « les autorités ont la responsabilité de régulariser la profession pour offrir une sécurité aux patients ». En attendant, préconise-t-il « le rôle du Conseil de l’ordre prend toute sa dimension morale et éthique pour mettre fin à ces pratiques. Les associations d’usager se doivent aussi de réagir et d’agir et informer l’opinion publique » de ses dérives. Le but de ces rencontres qui s’étalent sur trois jours est, en outre, de permettre un échange scientifique entre les différents pays. Sur ce point, Christian Haddad président de la Fédération arabe de biologie clinique estime que la coopération entre biologistes cliniques des pays arabes est encore « timide ». Les contraintes qui freinent le développement de ce métier dans ces pays est « l’absence de leadership à vision globale de la situation de ces pays , qui motiverait la quête d’excellence dans l’exercice professionnel , mais aussi le partage des acquis élargi à l’échelle de la région ».
Dans le programme des deux derniers jours de cette rencontre , qui a connu une participation de haut niveau d’experts français, algériens, tunisiens et marocains , des communications sur des spécialité médicales , dont la prise en charge dépend étroitement des résultats des analyses médicaux telles que l’oncologie, les maladies auto-immunes, hépatologie, infectiologie et l’infertilité .N.H