samedi 5 octobre 2024
Accueil > Actu / news > « Des industriels se sont convertis à la production des vitamines ! »
ISPOR Chapter Algeria

« Des industriels se sont convertis à la production des vitamines ! »

Le président de la Fédération algérienne de pharmacie (FAP), Pr Abdelhakim Boudis a appelé à la nécessité d’élaborer des lois pour la gestion et l’organisation du marché des compléments alimentaires en pleine expansion ces dernières années.

S’exprimant, jeudi à Alger, en marge de la conférence nationale sur les compléments alimentaires, Pr Boudis a indiqué que ces produits largement consommés ces dernières années diffèrent totalement des médicaments et se trouvent actuellement à la croisée des chemins, d’autant que leur gestion doit être soumise à trois ou quatre ministères.

Plus précis, la gestion de ces produits doit obéir à « des lois précises et claires pour l’organisation de leurs usages, d’où la nécessité de combler ce manque », a-t-il dit.

Il est indispensable d’accorder un intérêt particulier à ce type de produits qui sont soumis actuellement à la gestion exclusive du ministère du Commerce. Ces produits, en revanche, sont vendus dans les pharmacies bien qu’ils ne soient  pas soumis aux lois régissant les autres produits pharmaceutiques, d’où la nécessité d’élaborer des lois claires pour les compléments alimentaires afin de protéger le citoyen de leurs effets néfastes et définir leurs usages.

La participation de la majorité des acteurs de cette rencontre scientifique permettra de définir les missions de chaque secteur et de mettre en place un guide d’orientation pour faire la distinction entre l’utilisation de ces compléments alimentaires et la prescription des médicaments destinés au traitement des différentes maladies.

Concernant certaines huiles essentielles et herbes très prisées notamment durant la propagation de la Covid-19, Pr Boudis a fait état du recensement de près de 4000 commerces (vendeurs et producteurs de ces produits).

La problématique qui se pose actuellement est « la méconnaissance de leurs bienfaits sur la santé de l’individu et à qui incombe la responsabilité de les définir (bienfaits)? A l’Agence nationale des produits pharmaceutiques, au ministère de l’Industrie pharmaceutique ou 

ou bien à d’autres instances? », étant donné que leur commercialisation est supervisée par le ministère du Commerce, s’est-il interrogé.

Au vu de la forte demande sur certains médicaments pour le traitement de la Covid-19 au niveau mondial et des recommandations pour faire face au coronavirus à travers la consommation de fortifiants et vitamines, certains producteurs de médicaments se sont convertis à la production des vitamines (C) et des fortifiants (zinc) en quête du gain  facile, sans prodiguer de conseils au citoyen, ni respect des composants de ces produits.

Cette conférence sera sanctionnée par un guide sous forme de recommandations pour que les acteurs sur le terrain puissent participer à la réorganisation du marché des compléments alimentaires en Algérie, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

Le directeur général de de la régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce, Sami Kolli a, quant à lui, indiqué que le ministère du Commerce prend en charge le dossier des compléments alimentaires depuis 2012 seulement. La gestion de ce dossier est soumise également au ministère de l’Industrie pharmaceutique. Un groupe de travail sous la supervision du Premier ministère s’attèle à son examen.

Pour la gestion de ce dossier, la première étape consiste à élaborer des lois sur les aspects techniques pris en charge par trois ministères et des textes encadrés par les instances concernées dans les domaines de fabrication, d’importation et de distribution jusqu’à la commercialisation, a-t-il dit, qualifiant cette opération de « complexe » qui ne peut être gérée sans un cadre légal et réglementé.

Il s’agit également, selon lui, de définir les acteurs dans ce dossier et les différents marchés approvisionnant le marché algérien. Pour la gestion de ces produits, les pouvoirs publics se réfèrent aux recommandations de l’OMS et de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

In Aps