dimanche 19 mai 2024
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L'Assemblée populaire nationale (APN)

Projet de loi sur la santé: Présenté ce dimanche à l’APN.

La refonte du système de santé était à la base une revendication des médecins et des professionnels du secteur. Un cri d’urgence qui a tardé pour résonner dans les bureaux des nombreux ministres, qui se sont succédé à la tête de ce département.

Aujourd’hui, le projet de loi est sur la table mais ne fait pas l’unanimité des différents acteurs de la santé.

Le projet de loi relatif à la santé, devant être  présenté à partir de dimanche à l’Assemblée populaire nationale (APN), vise  à réformer et moderniser le système national de santé, en tenant compte des  « profondes mutations » ayant touché l’ensemble des activités de la vie  politique, économique et sociale du pays, indique l’exposé des motifs de ce  projet de loi.

Ces mutations impliquent pour le secteur de la santé de « s’adapter en  conséquence et tenir compte, parallèlement, des exigences de la  réglementation internationale en matière de santé et des avancées  croissantes liées aux progrès technologiques et au développement de la  science dans le domaine de la médecine ».

Exposé des motifs

Il est rappelé dans l’exposé des motifs que l’Algérie a consacré le droit  à la santé en tant que droit fondamental de l’homme dans la Constitution,  qui énonce clairement l’obligation pour l’Etat de garantir à tous les  citoyens le droit à la protection de leur santé et d’assurer la prévention  et la lutte contre les maladies épidémiques et endémiques, en plus de ses  obligations inhérentes à la protection de la famille.

C’est dans ce contexte, notent les rédacteurs du projet de loi, que  s’inscrivent les réformes du système national de santé, s’articulant autour  de « principes fondamentaux », notamment « la gratuité des soins qui constitue  un acquis essentiel, préservé, réaffirmé et mis en úuvre à tous les  niveaux, l’universalité et l’égalité d’accès aux soins et la solidarité,  l’équité et la continuité du service public de santé ».

Le texte, composé de 470 articles, relève qu’aux exigences relatives aux  réformes rendues nécessaires par l’évolution du contexte national et  mondial, s’ajoutent « les exigences propres à la santé liées à la transition  démographiques caractérisée, notamment, par une augmentation de la frange  de population de plus de 60 ans ».

Situation épidémiologique

En outre, la situation épidémiologique, caractérisée par la dégradation  des conditions environnementales liées à l’industrialisation,  l’urbanisation, au mode de vie et aux changement de comportements des  populations a eu pour conséquences néfastes une « augmentations des maladies  non transmissibles ».

En dépit des « multiples contraintes » auxquels il a eu à faire face, le  système de santé, relèvent encore les rédacteurs du projet, a pu réaliser  des « progrès significatifs en matière d’infrastructures et d’équipements,  de formation et de disponibilité des personnels et d’accès élargi aux  services de santé ».

Ces efforts ont été consolidés par la contribution du secteur privé  qui enregistre une évolution et prend une « place plus importante » dans le  système national de santé, ainsi que par l’adhésion des citoyens aux  programmes d’action sanitaire.

Ces progrès ont conduit à une « amélioration des indicateurs généraux de la  santé de la population, notamment l’augmentation de l’espérance de vie, la  diminution du nombre des mortalités maternelle et infantile, l’éradication  ou la réduction de l’incidence de plusieurs maladies ».

 

Des réformes nécessaires à la modernisation du système  de santé 

 Toutefois, fait-on observer, ces progrès induisent, en même temps, de  nouvelles charges pour l’Etat et imposent, par ma même, « la recherche de  nouveaux gisements en matière de ressources ».

« Le financement de la santé essentiellement par l’Etat et la Sécurité  sociale mérite d’être conforté en vue de sauvegarder les équilibres  nécessaires, car il est devenu difficile de mobiliser d’autres ressources  pour la prise en charge d’une demande de services en constante  augmentation, compte tenu des données démographiques et épidémiologiques »,  est-il souligné dans l’exposé des motifs.

« Ne pouvant compter, en l’étape actuelle et à l’avenir, uniquement, sur  une augmentation conséquente du budget de la santé, la satisfaction des  besoins sanitaires nécessité de trouver d’autre mécanismes adaptés visant  la maîtrise des dépenses tout en améliorant la qualité et l’efficacité des  services de santé ».

Cet objectif requiert, préconisent les concepteurs du projet de loi, « la  formation et la normalisation des ressources humaines, la rationalisation  des moyens matériels et l’adaptation du cadre organisationnel, permettant  une mutualisation des potentialités des secteurs public et privé de santé,  notamment dans les zones à faible couverture sanitaire ».

Les réformes contenues dans le projet de loi visent à « renforcer le  service public de santé en le rendant plus accessible et plus performant et  à mieux exploiter les capacités du secteur privé et de l’offre de soins  qu’il représente pour que les citoyens puissent être pris en charge dans  les meilleures conditions ».

Dans ce cadre, il est prévu l’attribution de « mission de service public »  aux structures et établissements privés, sur la base d’un cahier des  charges.

Hiérarchisation des activités  médicales

Parmi ces réformes figurent, notamment, « la hiérarchisation des activités  médicales à travers l’introduction du médecin référent et la dispensation  des soins et l’hospitalisation à domicile », « le réaménagement de  l’établissement public de santé en lui conférant le statut d’établissement  public à gestion spécifique » et « la consécration de la qualité de  fonctionnaire pour les professionnels de santé dans les structures et  établissements publics de santé ».

Ces réformes portent, aussi, sur la modernisation du système national de  santé par « l’introduction des outils de gestion modernes et des nouvelles  technologies, notamment la création de la carte électronique de santé et  l’institution du dossier médical électronique du patient » et  « l’introduction d’un dispositif régissant les règles inhérentes à la  transplantation d’organes, de tissus et de cellules humaines, à  l’assistance médicale à la procréation, au don du sang et aux études  cliniques ».

Ces réformes seront couronnées par la création d’un observatoire national  de la santé chargé « d’éclairer les autorités sanitaires sur toutes  questions inhérentes à la santé ».

Le projet de loi a mis l’accent sur « l’organisation rationnelle et  équitable dans l’accomplissement de l’obligation du service civil ».

Le texte stipule que les praticiens spécialistes sont « assujettis aux  dispositions » de la loi 84-10 du 11 février 1984 y afférentes, tout en  précisant que « l’Etat assure les moyens matériels et met en place les  mesures incitatives nécessaires à l’exercice de l’activité  de l’assujetti  au service civil, notamment dans les wilayas du Sud et des Hauts-plateaux ».

Il convient de souligner, selon l’exposé des motifs, que le projet de loi  relative à la santé est « l’aboutissement d’une réflexion profonde, qui  prend en charge les résultats et les recommandations de la Conférence  nationale sur le système de santé, des Assises nationales et des  différentes rencontres sur la santé durant, notamment, les deux dernières  décennies ».

 Pour un service public plus  accessible et plus performant

Le projet de loi relative à la santé a introduit  des réformes destinées à renforcer le service public de santé en le rendant  plus accessible et plus performant, pour que les citoyens puissent être  pris en charge dans « les meilleures conditions ». Ces réformes portent essentiellement sur:

– Le renforcement des droits des citoyens par la consolidation de l’accès  aux soins, notamment pour les personnes atteintes de troubles mentaux et  les personnes en difficulté et la mise en place de la commission de  médiation et de conciliation.

– Le développement de l’organisation sanitaire à travers la mise en place  de la carte, du schéma d’organisation et la planification sanitaire.

– Le soutien du rôle du secteur privé en tant que secteur complémentaire  au secteur public.

– L’organisation des activités médicales qui seront du ressort et de la  responsabilité du ministre chargé de la santé et leur hiérarchisation à  travers l’introduction du médecin référent et la dispensation des soins et  l’hospitalisation à domicile.

– Le réaménagement de l’établissement public de santé en lui conférant le  statut d’établissement public à gestion spécifique.

La mise en place d’un dispositif d’évaluation et d’audit des structures et  établissements de santé à travers la création d’une agence nationale ainsi  que le renforcement et l’élargissement des pouvoirs de contrôle et  d’inspection.

– La consécration de la qualité de fonctionnaire pour les professionnels  de santé dans les structures et établissements publics de santé.

– La promotion de bonnes pratiques des activités médicales et la  suppression de l’activité complémentaire et/ou lucrative.

– L’organisation rationnelle et équitable dans l’accomplissement de  l’obligation du service civil.

– La modernisation du système national de santé par l’introduction des  outils de gestion modernes et des nouvelles technologies, notamment de la  création de la carte électronique de santé et l’institution du dossier  médical électronique du patient.

– La mise en place d’un système d’information sanitaire intégrant les  données sanitaires de planification et de gestion des ressources humaines,  matérielles et financières basé sur les nouvelles technologies de  l’information et de la communication.

– L’introduction d’un dispositif relatif à la bioéthique régissant les  règles inhérentes à la transplantation d’organes, de tissus et de cellules  humaines, à l’assistance médicale à la procréation, au don du sang et aux  études cliniques.

Agence presse Algérie / synthèse SN

 

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