mardi 22 octobre 2024
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COVID-19: CE QUE L’ON SAIT DU VACCIN PROMETTEUR DES LABORATOIRES PFIZER ET BIONTECH

L’annonce, ce lundi, d’un vaccin « efficace à 90% » pour prévenir les infections au Covid-19 relance les espoirs. Mais plusieurs étapes doivent encore être validées avant sa mise sur le marché.
C’est une nouvelle étape encourageante dans la bataille contre le Covid-19. Ce lundi, le laboratoire américain Pfizer et l’Allemand BioNTech ont annoncé que le vaccin sur lequel ils planchent ensemble est « efficace à 90% » contre les infections au Covid-19. Mais que sait-on au juste de ce vaccin?
Deux injections à trois semaines d’intervalle

Il s’agit d’un sérum à injecter à deux reprises, à trois semaines d’intervalles. Durant l’essai mené à grande échelle, la protection des patients a été obtenue sept jours après la deuxième des deux doses et 28 jours après la première, selon les résultats préliminaires du remède en phase 3, dernière étape avant une demande d’homologation. Précisément, 43.538 patients ont participé à cet essai: une moitié a reçu le vaccin, l’autre un placebo. Parmi les patients auxquels le vaccin a été injecté, les scientifiques ont observé 90% de cas de Covid-19 en moins que dans le groupe placebo.

Un vaccin fondé sur la technologie nouvelle de l’ARNm

La nouvelle technologie utilisée pour développer ce sérum est celle de l’ARN messager: on injecte dans l’organisme des brins d’instructions génétiques qui disent à nos cellules ce qu’il faut fabriquer. L’ARN messager prend ainsi le contrôle pour faire fabriquer un antigène spécifique du coronavirus. L’avantage est qu’avec cette méthode, il est inutile de cultiver un pathogène en laboratoire, c’est l’organisme qui fait le travail. « Les vaccins ARN ont pour particularité intéressante de pouvoir être produits très facilement en très grande quantité », résume à l’AFP Daniel Floret, vice-président de la Commission technique des vaccinations, à la Haute autorité de santé. Un bémol subsiste néanmoins: l’ARNm se désagrège s’il n’est pas conservé dans un gel profond. Le vaccin devra donc être refroidi à moins de 80 degrés Celsius jusqu’à ce qu’il soit prêt à être injecté.

En attente de données sur les éventuels effets secondaires

Si les premiers résultats de cette phase 3 sont encourageants, le professeur Patrick Berche, médecin biologiste et membre de l’Académie de médecine, appelle à la prudence.

« Il s’agit pour l’instant d’un communiqué [des laboratoires, ndlr], nous n’avons pas d’indication scientifique pour le moment. Le vaccin semble avoir prouvé son efficacité mais nous n’avons pas de données sur sa toxicité, sur ses effets secondaires, ni sur sa durée », tempère le professeur que reconnaît cependant l’annonce d’une « très bonne nouvelle ».Il convient en effet d’attendre encore plusieurs semaines avant de s’assurer que le remède ne produit pas d’effets secondaires sur la moitié des patients auxquels il a été inoculé.

Une demande d’autorisation de mise sur le marché fin novembre?

Si les espoirs autour de ce vaccin se confirment, les laboratoires Pfizer et BioNTech pourraient demander sa mise sur le marché à partir de la fin du mois de novembre. Ils pourront ensuite se lancer dans sa fabriquation à grande échelle: 1,3 milliard de doses devraient être réalisées d’ici la fin de l’année 2021.

« C’est un exploit d’en être à ce stade huit mois après l’apparition de l’épidémie. Les efforts ont été considérables, mais tout le monde veut être premier à avoir le vaccin pour des raisons économiques », souligne le professeur Patrick Berche.