vendredi 6 décembre 2024
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Les prix des médicaments en Algérie sont-ils plus chers que ceux des pays du benchmark ?

L’ Union Nationale des Opérateurs de la Pharmacie (UNOP), a présenté, le 05 mars 2019, à l’opinion publique et aux  acteurs et professionnels de la filière, les résultats de l’étude sur les prix des médicaments pratiqués en Algérie par comparaison avec ceux appliqués au sein des neuf pays de la région européenne et méditerranéenne utilisés par l’Algérie comme pays du benchmark, au cours de l’année 2017.
Cette étude qui a été menée par IQVIA, le cabinet international de référence pour la fourniture d’informations et les statistiques des marchés pharmaceutiques internationaux,avait pour but de répondre à la question suivante : « Les prix des médicaments en Algérie sont-ils plus chers que ceux des pays du benchmark ? »
Cette étude a été initiée suite aux refus opposés, depuis plusieurs années, par les autorités publiques, aux demandes de revalorisation du prix des médicaments fabriqués dans notre pays, introduites par les producteurs nationaux, au motif récurrent que les prix du médicament en Algérie seraient parmi les plus élevés au monde.
Les résultats de cette étude apportent la démonstration claire que, à contrario des idées reçues, les prix de nos médicaments figurent de manière quasi-systématique parmi les plus bas.
Le gel administratif des prix est une grave menace
Dans un contexte où l’inflation affecte nos coûts de fabrication et met en péril la rentabilité de nos entreprises et les emplois qu’elles créent, le gel administratif des prix est une grave menace pour la viabilité de l’ensemble de la filière pharmaceutique nationale. Cette situation pourrait impacter la qualité des produits, mais aussi leur disponibilité.
Nous savons tous que, les pressions exercées en vue du maintien de prix de plus en plus bas des médicaments sont dictées, pour l’essentiel, par le souci de préserver les équilibres des caisses de sécurité sociale. Or, il se trouve que ce sont les performances des producteurs nationaux qui ont permis de mettre sur pied le système des prix de référence et,ce faisant, de tirer vers le bas l’ensemble des prix du médicament commercialisé dans notre pays. Cela a servi de support à une politique publique d’accès élargi aux soins tout en préservant la viabilité des caisses de sécurité sociale. Aussi, il faut prendre garde au fait que cette pression à la baisse n’est pas extensible à l’infini et que tout dommage affectant l’industrie nationale du médicament serait in fine une nouvelle néfaste pour ces caisses, tout autant que pour la politique nationale de santé publique.
En outre, cette pression à la baisse des prix compromet le potentiel d’exportation de nos produits car les prix pratiqués en Algérie servent de référence à la négociation des prix dans le pays cible. Le niveau trop bas des prix peut s’avérer être un obstacle rédhibitoire à la concrétisation des opportunités que peuvent offrir les marchés extérieurs.
Casser la dynamique de croissance
Enfin, le danger le plus sérieux est celui d’affaiblir et, à terme, de casser la dynamique de croissance et surtout de développement de la production locale indispensables à la réalisation des objectifs de la politique nationale de santé publique. Faute de prix rémunérateurs, nous ne pourrons espérer avoir accès à la technologie de fabrication des
 produits innovants ou de produits de biotechnologie.
A l’UNOP nous pensons qu’il est possible de concilier entre l’objectif légitime de l’accès élargit aux soins avec l’objectif non moins important de rémunérer correctement les producteurs et leur permettre ainsi de se développer.
Au nom des entreprises pharmaceutiques nationales, l’UNOP en appelle solennellement aux pouvoirs publics afin qu’ils veillent à garantir des prix rémunérateurs à leurs produits et qu’elles les accompagnent et les appuient dans leur développement, pour le plus grand bénéfice de l’économie de l’Algérie et de sa politique nationale de santé publique.