vendredi 6 décembre 2024
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13,1 lits pour 100 000 habitants !!

Santé  mentale : Installation du Comité national multisectoriel

Longtemps déniée en Algérie, la psyché reprend peu à peu sa place. Les pouvoirs publics y mettent maintenant du leur en s’impliquant comme ils ne l’ont jamais fait auparavant. Ainsi, les professionnels de la santé mentale ont désormais un interlocuteur officiel avec l’installation d’un Comité national multisectoriel

Le ministre de la Santé, de la Population et de  la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, a procédé, à  l’installationde ce  Comité national multisectoriel pour  promotion de la santé  mentale, révèle  un communiqué du ministère.

Les missions stratégiques

Les missions stratégiques assignées à ce Comité sont notamment le  renforcement du cadre réglementaire en matière de promotion de la santé  mentale.  Il s’agit aussi de développer l’approche de santé de proximité en matière  de santé mentale, d’adopter les stratégies de promotion dans ce domaine à  toutes les étapes de vie, et d’assurer la prise en charge des problèmes de  santé mentale dans le cadre multisectoriel global et coordonné. Le comité est chargé également de renforcer la formation et développer la  recherche et de développer le système d’information et la communication  dans le domaine de santé mentale.

L’amère réalité des chiffres et du terrain

Il est impossible d’avoir une estimation exacte de la prévalence de la maladie mentale, l’inégalité dans la prise en charge est criante. Tout le système est à revoir.

Des estimations mais pas de statistiques fiables concernant les personnes atteintes de maladie mentale en Algérie. Les disparités régionales sont énormes. Sans surprise, le nord du pays est le mieux doté, suivi des Hauts-Plateaux et du Sud. 83% des soins de haut niveau sont en effet concentrés dans le Nord avec cinq CHU sur les six que possède le pays, soit une moyenne de 16,7 lits par 100 000 habitants. La situation n’est cependant pas idéale puisque 77% des wilayas du Nord ne possèdent pas d’offre de soins au niveau périphérique. La réalité est encore plus compliquée au niveau des Hauts-Plateaux.

L’offre de soins psychiatriques y est réduite. Six wilayas sur 14 ne possèdent aucune structure au niveau périphérique. Le seul service de psychiatrie de haut niveau se trouve au CHU de Constantine. La moitié des wilayas du Sud ne possèdent en effet aucune structure au niveau périphérique réduisant la moyenne de l’offre à 4,2 lits par 100 000 habitants alors que la moyenne nationale est de 13,1 lits pour 100 000 habitants. Au niveau national, les différents services spécialisés offrent une totalité de 5 299 lits. Le niveau le plus élevé des soins est dispensé au niveau des CHU. Une offre jugée déséquilibrée car l’offre de soins au niveau périphérique doit être plus importante dans un système de santé selon les spécialistes. Actuellement, les activités de santé mentale sont assurées dans les CHU.

898 psychiatres exercent dont 270 en libéral. Aucun pont n’existe entre le public et le privé. Ce n’est pas le seul grief retenu contre l’ensemble du système. Le manque de personnel, l’inexistence de structures adaptées aux enfants et aux adolescents ainsi que les budgets souvent rognés par d’autres services sont pointés du doigt.

Le plan national de promotion de la santé mentale qui s’étale jusqu’à 2020 ambitionne de répondre aux préoccupations des acteurs de la santé mais également aux attentes d’une population en souffrance.

SN