dimanche 28 avril 2024
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Biologistes médicaux: Absence d’une réglementation régissant  la profession

Les  évolutions  technologiques sont le thème  du 4e  congrès de biologie  praticienne de l’ Association des laboratoires   d’analyses médicales  (ALAM) et la 8e  journée de la  fédération internationale  francophone   pour promouvoir une prestation  de  qualité .

C’est  le premier  conclave des biologistes  praticiens  organisé  en Algérie , après  la  pandémie  du Covid-19,  qui a  entrainé,  selon  François Blanchecotte président  du syndicat  national  des biologistes  français, «  des accélérations scientifiques et techniques  pour répondre à  une  urgence  qui était de prendre en charge  les populations le plus rapidement possible. Le biologiste médical  a dû revoir en quelques semaines, les techniques qu’il mettait  au service des patients, en particulier les tests : il a dû intégrer  la technique PCR, peu développée dans les laboratoires jusqu’à  la pandémie. Ce saut technologique nous a fait adopter  cette méthode  pour nombre  d’examens   de biologie médicale et  ce dans tous les  domaines de  diagnostic ».

« 70% des  diagnostics  se   basent sur les analyses médicaux » 

Avec  le changement de méthodes  de  travail,  la biologie clinicienne  devra passer  vite, selon lui ,du curatif au  préventif. « Pour faire  des  diagnostics plus précoces, nous devons intégrer des  données  cliniques, physiques et de traitements mis en  œuvre pour utiliser des algorithmes, qui permettront   d’orienter le médecin   beaucoup plus rapidement vers la cause de la maladie. De  plus, en fonction du suivi des malades-environnement, alimentation, comportement  et observance du traitement- , nous devons  mettre en œuvre  des examens  de manière préventive pour la  détection des pathologies. Nous pourrons également, grâce aux tests biologiste compagnons, monter qu’un traitement est efficace » explique-t-il. ». Ce qui confère aux biologistes le statut de partenaires incontournables des équipes médicales dont la majorité des décisions diagnostiques et thérapeutiques se base sur les résultats de la biologie médicale. « 70% des  diagnostics  se   basent sur les analyses médicaux »  précise  docteur  Abdelrrahim Chachou président  de  l’Association des laboratoires   d’analyses médicales  (ALAM)

« Nous  souffrons en  Algérie »

D’où l’importance du respect  des  règles  d’éthique de cette spécialité pour en finir  avec « l’envahissement   par des intervenants  étrangers à la profession qui tentent de démédicaliser  notre spécialité   et portent  préjudice aux  patients» plaide   le président de l’ALAM.  Et  d’enchainer  « Nous  souffrons en  Algérie  de  l’absence    d’une réglementation  régissant  la profession, qui ne doit  être exercée  que   par  des pharmaciens et des médecins spécialisés  en biologie médicale  . Malheureusement  cette  profession   a  été envahie  par des  intrus de différentes spécialistes qui ont obtenu des autorisations des autorités ou bien exercent  en  noir. On  a fait  beaucoup de  démarche auprès  des autorités et  ne personne   ne veut ouvrir ce dossier » tance –t-il .

Comment  agir alors ?

  Farid Faddoum  chef de  service néphrologie  au CHU Mustapha  Bacha et  modérateur  de la séance  consacrée à  « l’éthique en  biologie », pense  que «  les autorités  ont la responsabilité de  régulariser  la profession pour offrir une sécurité  aux  patients ». En attendant, préconise-t-il  «  le rôle du Conseil de l’ordre  prend  toute sa dimension morale et éthique  pour mettre  fin   à ces pratiques. Les associations  d’usager  se doivent  aussi de  réagir et d’agir  et  informer l’opinion  publique » de ses dérives. Le but de   ces rencontres qui  s’étalent sur   trois  jours  est, en outre,  de permettre un échange scientifique entre les différents pays. Sur ce point, Christian Haddad  président   de la Fédération  arabe  de biologie clinique   estime  que   la coopération entre biologistes   cliniques des  pays  arabes est encore « timide ». Les contraintes  qui freinent  le développement  de ce métier dans ces pays  est  «  l’absence de leadership à vision globale de la situation de ces pays , qui motiverait  la quête d’excellence  dans l’exercice  professionnel , mais aussi le partage des acquis élargi à l’échelle  de la région ». 

Dans  le programme des  deux derniers jours   de cette rencontre , qui a connu  une participation de  haut niveau   d’experts  français, algériens,  tunisiens et  marocains  ,  des  communications   sur des spécialité  médicales ,  dont la prise en  charge  dépend étroitement  des résultats des  analyses médicaux  telles que   l’oncologie,  les maladies auto-immunes, hépatologie, infectiologie et  l’infertilité .N.H