vendredi 3 mai 2024
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Dr Salah Eddine SAHRAOUI "la rentabilité des médicamentents en toute objectivité" Clinica Group

Les essais de médicaments sur l’homme sans passer par les tests sur les animaux sont désormais possibles

La Food and Drug Administration (FDA) ne doit plus exiger d’études précliniques sur les animaux avant les essais cliniques sur l’homme. Selon la nouvelle loi  signée par le président Joe Biden fin décembre 2022, les nouveaux médicaments n’ont pas  besoin d’être testés sur des animaux pour recevoir l’approbation de la FDA.

 

Ce changement, réclamé depuis longtemps par les organisations de protection des animaux, pourrait marquer un tournant majeur dans l’abandon de l’utilisation des animaux après plus de 80 ans de la publication des texts législatifs sur la sécurité des médicaments.

En remplacement de la loi de 1938, selon laquelle la sécurité et l’efficacité des médicaments potentiels  doivent être testées sur des animaux, cette loi permet à la FDA d’autoriser un médicament ou un produit biologique pour des essais sur l’Homme avec ou sans tests sur les animaux.

 

Pour qu’un médicament soit approuvé aux États-Unis, la FDA exige généralement des tests de toxicité sur une espèce de rongeurs, comme la souris ou le rat, et une espèce de non-rongeurs, comme le singe ou le chien. De ce fait, les entreprises utilisent des dizaines de milliers d’animaux pour ces tests chaque année, néanmoins, plus de 9 médicaments  sur 10 faisant l’objet d’études cliniques sur l’homme   échouent (problème de sécurité ou d’efficacité), ce qui donne du grain à moudre à ceux qui affirment que faire des essais sur les animaux est une perte de temps, d’argent et de vies.

 

D’autres alternatives à l’expérimentation  animale sont envisageables: des puces organiques  constituées de canaux creux intégrés dans des polymères à base de silicone, de la taille d’une clé d’ordinateur. Les canaux sont tapissés de cellules et de tissus vivants provenant d’organes tels que le cerveau, le foie, les poumons et les reins. Les fluides s’y écoulent pour imiter le sang qui circule dans de minuscules vaisseaux et le fluide qui traverse les tissus.

Étant donné que les dommages causés par les médicaments apparaissent souvent dans le foie (responsable du métabolisme des médicaments pour les excréter), une puce de foie humain peut signaler la toxicité d’un médicament expérimental.

Les organoïdes constituent également une alternative intéressante, il s’agit d’amas de cellules creuses en 3D qui sont dérivées de cellules souches et imitent des tissus spécifiques), ils se sont révélés prometteurs pour prédire les toxicités hépatiques et cardiaques. Cette technique permet également de mettre en avant le potentiel des réseaux neuronaux artificiels numériques pour identifier rapidement les effets toxiques des médicaments.

 

La FDA affirme que l’agence est favorable à l’idée de s’éloigner de l’expérimentation animale lorsque d’autres approches sont disponibles, et qu’elle continuera à encourager les développeurs travaillant sur des méthodes alternatives.

 

Cette loi permet à la FDA d’autoriser un médicament à être testé sur l’homme sans expérimentation animale, cependant, elle ne l’oblige pas à le faire. De plus, les toxicologues de l’agence sont réputés pour leur conservatisme, préférant les tests sur les animaux en partie parce qu’ils permettent d’examiner les effets toxiques d’un médicament potentiel sur chaque organe après l’euthanasie de l’animal. Le principal impact de la nouvelle loi est qu’elle ouvre la voie à une discussion sérieuse entre la FDA et les entreprises pour déterminer les  alternatives adaptées.

 

Dr Salah Eddine SAHRAOUI

Clinica Group

Source : https://www.science.org/content/article/fda-no-longer-needs-require-animal-tests-human-drug-trials